
D'un point de vue strictement vestimentaire, nous ne sommes pas vraiment en phase. J'ai sorti une cravate, une chemise nu peu recherchée. Mlle Coquelicot est en jupe (comme à son habitude depuis l'année dernière) et a ses plus beaux bas. Mme Invitée est donc en jean et converse, son homme en jean également, avec un espèce de croisement étrange entre un pull et un marcel. Hum...
Là, je me suis dit que nous avions une vision différente du libertinage.
Nous entrons dans le salon pour l'apéro. Mme Invitée s'assied entre l'accoudoir du canapé et son mari, les bras croisés sur la poitrine. Ils ne font aucun geste vers nous, ils ne cherchent ni ne soutiennent nos regards. Comme des amis normaux quoi.
Là, je me suis dit que briser la glace sera plus difficile que prévu.
Nous nous transvasons dans la salle à manger. Le repas se passe bien, très bien même, mais les discussions restent définitivement verticales. Quelques perches tendues ne sont pas prises. Au fil de la discussion, nous comprenons que l'annonce que nous leur prêtions n'est pas d'eux : ils n'étaient pas encore ensemble quand elle a été rédigée. La discussion en vient au lieu où nous nous sommes rencontrés et où a été faite la boutade à l'origine de tout. La discussion repart vers d'autres lieux avant que je n'ai le temps d'évoquer cette boutade et d'approfondir son sens. Dommage, mais je doute de ma capacité à le faire de toute façon. L'ambiance n'y est pas.
Là, je me suis dit que s'ils comptent nous culbuter, ils cachent sacrément bien leur jeu.
Il est déjà minuit et nous repassons au salon pour le café.