dimanche 19 avril 2009

Aujourd'hui

En quelques mois, mais après des années de réflexion et de discussion, nous sommes devenus libertins. J'aime bien, ce mot, libertin. Wikipedia en dit : "dans sa version d’origine, le libertin est celui qui remet en cause les dogmes établis, c’est un libre penseur (ou libertin d’esprit) dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l’éthique religieuse ; le sens qui prévaut de nos jours se réfère au libertin de mœurs, c’est-à-dire celui qui s’adonne aux plaisirs charnels avec une liberté qui dépasse les limites de la morale conventionnelle et de la sensualité bourgeoise normale, mais aussi, avec un certain raffinement cultivé.". Bon, je sais bien que Wikipedia ne dit pas que des choses vraies. Mais dans cette définition, plusieurs aspects me plaisent.

D'abord, je ne crois pas être libre-penseur, dans la mesure où la pression de la société, des autres, des conventions m'a toujours beaucoup pesé. Pourtant, j'aurais aimé. Bien sûr, j'ai mes opinions, mes ressentis et mes pulsions, mais je les faisais passer après le filtre du comme-il-faut. C'est en voie de changer, en bien, notamment grâce à nos expériences récentes.

Ensuite, et c'est une conséquence, "dépasser les limites de la morale conventionnelle et (...) bourgeoise" me ravit franchement. D'autant que ce "certain raffinement cultivé" me plaît aussi. Mais c'est fait pour moi, le libertinage... Ou alors c'est l'inverse, et c'est bien aussi.

Ce raffinement, je l'ai ressenti au No Comment. La déco est baroque (oui, un peu kitch par certains aspects, et alors?), l'établissement chic, les participants "bien habillés", voire "beaux", comme j'ai pu le lire sur des sites ou des blogs. Parfois ces remarques étaient négatives sous le clavier de leurs auteurs. Je ne comprends pas pourquoi. Personnellement, un type au cheveu gras et en marcel ne m'excite pas. Mais alors pas du tout. Et pourquoi reprocher à ces gens de soigner leur apparence? En club, on séduit, donc on souhaite attirer; cela ne mérite-t-il pas un petit "effort"? Il ne s'agit pas de se déguiser, mais juste de faire preuve de respect vis-à-vis de soi et des autres, je pense.

Et d'ailleurs, le physique pur ne fait pas tout. Lors de notre dernière visite en club, le couple avec lequel nous avons partagé un (très) bon moment ne correspondait pas à mes idées premières en matière d'attirance. L'homme plus âgé que nous et ventru, la femme bien en chair. Elégants, cela dit, justement. Je ne crois pas que nous serions allés vers eux de nous-mêmes. Mais pourtant, quelle douceur de leur part, quelle attention à l'autre, quel plaisir partagé; cette femme à la peau si douce et aux gestes attentionnés avait un sourire magnifique et heureux et des yeux malicieux et intelligents. C'est un peu le hasard qui nous a placés côte à côte.

Mais il a bien fait les choses.

4 commentaires:

  1. Coucou vous deux...
    J'adore votre texte et merci pour vos commentaires sur notre blog.
    Portez vous bien. A bientôt.
    Bises à vous deux.
    Séverine et Benoit

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  2. J'ai un peu de mal, personnellement, à m'appliquer le terme « libertin » que je m'autorise pourtant parfois, faute de mieux. Comme toi, je n'ai pas l'arrogance de me prétendre libre penseur.
    En revanche, je relève avec ironie les clubs qui s'annoncent « non conformistes » alors qu'ils sont tout le contraire, engoncés dans leur normalisation de ce que doit être le couple (et notamment la femme) sexy (pire, ils osent même parler « d'éthique » – lire à ce sujet le pertinent billet de Bricabrac).

    Oui, oui, l'élégance, plutôt que la négligence, pourquoi pas (mais ne pas confondre avec l'hygiène – quand tu parles de cheveux gras), mais un peu moins normée, de grâce. Et d'ailleurs, l'uniforme paréo-serviette n'empêche pas le Moon City d'être un endroit érotique où des physiques différents peuvent être l'objet de convoitise.

    Quant au marcel, j'ai une ex-amante qui les trouvait particulièrement érotiques ;-)
    (ce qui fit d'ailleurs changer mon propre regard sur ce sous-vêtement que je tenais aussi pour ringard et que je vois désormais sexy, pourvu qu'il soit sombre et plutôt moulant, il met bien en valeur le galbe d'une épaule).

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  3. Comme une tâche de couleur, la valeur des mots s'atténue et s'étend avec le temps et l'usage.
    Que l'on parle d'éthique d'un club libertin au sens d'habitudes propres au lieu ne me choque pas. Une définition du mot sur le Wiktionnaire va d'ailleurs dans ce sens : "Ensemble de principes de bonne conduite." Il est sûrement employé dans ce sens par ce patron de club ; il serait étonnant qu'il parle de "Théorie ou système de valeurs morales" (i.e. la deuxième définition).

    Je suis d'accord avec toi CUI pour remarquer que le soi-disant non conformisme impose toutes sortes d'autres normes, que ce soit dans les vêtements, mais aussi et surtout dans le comportement. (Mlle Coquelicot s'est d'ailleurs souvent plainte de l'obscurité des codes en club ...) Pour reprendre un préfixe à la mode, on pourrait plutôt parler d'alter-conformisme !

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  4. J'aime beaucoup ton « alter-conformisme » !!

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