mercredi 31 décembre 2008

Notre histoire (2) : Lui avant elle

Je n'ai connu qu'une femme dans ma vie, la mienne. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. J'ai eu de nombreux béguins au collège et en seconde, totalement unilatéraux hélas. Je me souviens de N, de V, ou encore de J. Les reconnaîtrais-je seulement si je les voyais aujourd'hui ?

Il faut dire que ma technique de séduction était imparablement misérable. Je les regardais, plutôt de loin, en essayant d'accrocher leur regard. Je leur souriais. Les jours où je faisais preuve d'audace, je m'incrustais dans leur groupe sans pour autant leur parler directement.

( Arrivé à la fac, je n'avais toujours pas changé de méthode de drague ... Cela a marché une fois, une seule. C'était avec Pénélope. )

Les choses ont changé en première. Je me suis fait draguer par une fille. A peu près aussi douée que moi, elle avait envoyé sa copine me dire que je lui plaisais. Je n'étais pas préparé. J'ai cru à une blague, m'attendant à un truc du genre de "t'as de beaux yeux ... dommage que tes oreilles les cachent", auquel j'étais endurci. Quel idiot...

Bref, on s'est quand même tourné un peu autour, elle et moi. Mais comme deux patineurs qui n'oseraient pas se prendre la main et qui passeraient la moitié de leur temps le cul sur la glace. Il ne s'est rien passé à part une longue série de malentendus. De toute façon, je ne ressentais rien de sérieux pour elle. C'était un béguin comme les précédents, tout aussi maladroit bien que réciproque. J'en étais à me morfondre de la situation et de ma propre inaptitude quand je me suis fait draguer une deuxième fois.

Elle aussi est passée par une copine (commune) qui est venue la présenter, je ne sais plus comment exactement, mais la nature de ses sentiments à mon égard était claire. Sauf qu'elles sont tombées à un moment où je faisais la gueule, je ne sais même plus pourquoi. Je n'ai rien dit, je ne l'ai pas regardée. Elle est restée là quelques instants, et puis elle a fini par partir.

Cinq minutes plus tard, j'étais fou amoureux d'elle. Trop tard. Honteux de mon premier accueil, je n'ai pas réussi à lui parler, même quand elle me tendait des perches pour cela (ce que je comprenais trop tard). Trop timide, trop intimidé aussi par cette expérience nouvelle.

A la rentrée suivante, elle n'était plus au lycée. Je m'en suis voulu à mort de ne pas avoir mieux réagi, de ne rien avoir fait, d'avoir loupé une si belle occasion. J'étais toujours amoureux d'elle ; je souffrais du manque d'une chose que je n'avais jamais eu. D'ailleurs, j'ai redoublé cette année-là, et je me suis installé dans une déprime durable, comme on se couche dans un canapé trop mou pour s'en relever facilement.

Ce n'est qu'après avoir rencontré Pénélope à la fac, et grâce à elle, que je me suis réconcilié avec moi-même.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire